« Les trois fantômes de Tesla » vous fait découvrir Manhattan en 1942, à travers les yeux de Travis Cooley, un jeune garçon qui y emménage avec sa mère. C’est un enfant intelligent, passionné de sciences et des machines des plus grands inventeurs. Au départ, sa vie a tout ce qu’il y a de plus normal. Il passe beaucoup de temps dans le quartier avec ses nouveaux « boys », qui lui racontent des histoires sur le vieil homme vivant sur le même palier que Travis, Kaolin Slate. Les « boys » l’ont vu, tel un fantôme, flotter d’une lumière jaunâtre avant de disparaitre dans un faisceau d’éclairs. Les nouveaux amis de Travis lui donnent une mission qu’eux-mêmes n’ont pu remplir, transmettre « au vieux » une lettre qu’un homme mystérieux leur a donnée contre une poignée de dollars. Cette mission tourne véritablement à l’obsession pour Travis. Il se met à espionner son voisin de pallier, le prend en filature et se questionne. Mais que cache donc ce Kaolin Slate ?

En parallèle à cette intrigue, d’autres personnages et événements interviennent. Ceux-ci nous plongent dans les dédales sombres de la ville de New York. Le lecteur peut observer un décor réel, mais légèrement modifié par la période des grandes inventions. Il est régulièrement confronté à des machines nous rappelant l’univers Steampunk, bien qu’ici l’énergie utilisée est l’électricité. On retrouve notamment d’effrayants robots à forme de crabe qui pourchassent des hommes dans des ruelles mal famées. Ou encore d’énormes scaphandres, rappelant les « Big Daddy » des deux premiers opus de « Bioshock », qui sondent le fond de la rivière Hudson. Toutes ces inventions scientifiques sont mises en valeur grâce à leur dessin. En effet, la foudre et les lumières des différentes machines se démarquent du décor sombre par la clarté de leur couleur.

Dès la première scène, le lecteur est plongé dans l’intrigue. Celle-ci se déroule de manière continue, bien que les événements principaux prennent place au début et à la fin du récit. La fin, d’ailleurs, amène de nouvelles pistes et nous laisse un sentiment de frustration qui demande à être comblé.  L’ambiance glauque et poignante est adoucie par la perspective innocente du protagoniste, rappelant la série « Stranger Things ».  Mis à part la technologie et l’enquête que notre héros mène, d’autres thématiques sont traitées. Certaines plus sentimentales, comme par exemple la vie familiale de Travis : orphelin de père à cause de la guerre, sa mère doit travailler dur à l’usine pour joindre les deux bouts. Mais le récit pose aussi des questions plus profondes, comme par exemple : doit-on mettre la science au service de la guerre ?

À mi-chemin entre la science et l’imaginaire, « Les trois fantômes de Tesla » fera rêver les fans de science-fiction et palpiter le cœur des amateurs d’intrigue et de suspense. À lire lors d’un après-midi pluvieux, dans une pièce bien éclairée.