Grande-Bretagne: Participer aux JO ne rend pas riche
Les sportifs d’élite britanniques les mieux payés touchent à peine 2500 francs par mois pour financer leur préparation aux JO. Certains sont obligés de travailler à plein temps. D’autres se sont inscrits sur la plateforme OnlyFans.
Julie Zaugg/Londres
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Phil Norman est encore sous le coup de la déception. «Je suis au sommet de ma forme: j’ai remporté le championnat britannique et j’ai battu le record de vitesse en place depuis 1990, raconte ce spécialiste du 3000 mètres haies de 34 ans. Mais aux yeux de UK Athletics (sa fédération sportive, ndlr), je ne suis pas assez bon.»
Début juillet, il a appris qu’il n’irait pas aux Jeux olympiques de Paris car son meilleur temps dépasse de 15 centièmes de secondes le seuil maximal fixé par sa fédération. «Ils ont choisi de n’envoyer que les athlètes avec le potentiel de se placer dans le top 8», dit-il. Phil Norman s’est remis à la compétition à l’âge de 24 ans, après l’avoir abandonnée à 18 ans suite à une blessure. «Cinq ans plus tard, j’obtenais mon premier podium.» En 2020, il a pris part aux JO de Tokyo.
Son sort reflète la politique «sans compromis» adoptée par les instances sportives au Royaume-Uni. «Les Jeux olympiques d’Atlanta en 1996 ont été le déclencheur, note Borja