Opinion: Depardieu: la part du diable
Jacques de Coulon
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Au sommet de sa vision du réel, Platon place la triade du Bien, du Beau et du Vrai. Ces trois valeurs se correspondent tout en étant distinctes. On ne saurait les confondre. Ce qui est beau n’est pas forcément bon. Céline écrivit un beau roman, Voyage au bout de la nuit, tout en affichant ses sympathies nazies. Faut-il pour autant interdire cet ouvrage sous prétexte que son auteur n’était pas un modèle de bonté ni de vérité? Ou alors doit-on absoudre Céline pour ses prises de position antisémites du simple fait qu’il fut un génial créateur? Ni l’un, ni l’autre. Le Beau n’absorbera pas le Bien en justifiant toutes les dérives d’un créateur. D’autre part, on ne censurera pas au nom du Bien un ouvrage qui ne coïnciderait pas avec les canons actuels du vertueusement correct. A ce taux-là, on devrait retoquer to