Pascal Janovjak plonge dans «l’escroquerie du siècle», celle du pétrolier «Salem»
Naviguant avec élégance sur les frontières liquides entre réel et fiction, l’écrivain franco-suisse Pascal Janovjak nous rend attachante l’escroquerie du Salem, ce pétrolier rempli de brut imaginaire.
Thierry Raboud
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Littérature » Un naufrage qui n’a pas fait tache d’huile, sinon dans les annales de la filouterie moderne. Il a sombré, pourtant, le Salem, mais des 200'000 tonnes de brut que devaient contenir les soutes de ce gigantesque pétrolier libérien faisant route vers l’Europe, nul n’a vu la poisseuse couleur remonter à la surface. Aucune marée noire, une évaporation à 50 millions de dollars. Et un épais mystère, distillé dans la presse de l’époque qui n’hésitera pas à ériger ce sabordage en «escroquerie du siècle».
C’est une fable, un conte presque, représentatif d’une époque, ces années 1980 marquées par l’essor du capitalisme mondialisé, «où l’espoir d’un profit suffit à repousser les limites du réel»