Le chien immortel de Fort Alamo
angélique eggenschwiler
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Le mot de la fin
Aux alentours de 1890, Jean-Louis Théodore Gentilz installe son chevalet face à Fort Alamo, témoin quelques décennies plus tôt d’un siège sanglant qui pavera la route du Texas vers l’indépendance. Le peintre français dégaine pinceaux et patience pour tracer les contours de l’ancienne chapelle.
Des hommes s’agitent dans cette chaude fin de journée du XIXe siècle. Ça sent le Mexique. Un parfum de canicule qui vous colle aux aisselles. Ils tachent le décor en promenant leurs existences sur l’esquisse de Théodore. Ils remplissent la toile de leur bruyant silence.
Théodore croque leur silence sur les terres de Davy Crockett. Il peint leur posture, il pille leur présence pour la répandre en couche grasse sur la toile. Ce faisant, il lègue à la postérité le souvenir indé