La Liberté

Chris McSorley relégué en tribune

Après 16 saisons sur le banc de Genève-Servette, le Canadien devient le directeur sportif du club

Publié le 23.03.2017

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Hockey sur glace »   Une nouvelle ère s’ouvre à Genève-Servette. Après 28 ans passés derrière un banc, dont 16 aux Vernets, Chris McSorley change de casquette. Le Canadien devient directeur sportif du club genevois. L’emblématique coach genevois a-t-il été poussé sur la bordure par la direction du club? Il ne répondra jamais à cette question, préférant parler d’un changement de cap opportun. Ses adjoints Louis Matte et Patrick Emond vont aussi rester au club.

Le départ du bouillant Canadien vers des tâches plus administratives constituait la partie la plus spectaculaire de la conférence de presse du club genevois. Mais Hugh Quennec a également annoncé d’autres bouleversements au sein de la structure actuelle. Ainsi, le grand patron sur le plan sportif se nommera désormais Mike Gillis, ancien président et directeur général des Vancouver Canucks. Le Canadien, arrivé comme consultant en juin dernier, entre au conseil d’administration du club et rachètera une partie de l’actionnariat de Hugh Quennec. Ce dernier reste président du club mais ne s’occupera plus des relations avec les sponsors.

Encore un Canadien

Peter Gall, un autre Canadien, supervisera le projet de la nouvelle patinoire tandis que le Canadien Lorne Herning restera pour épauler McSorley dans sa tâche de directeur sportif. Une véritable armée au service d’un seul but: la quête d’un ­premier titre de champion de Suisse. La première tâche de Chris McSorley sera de trouver un entraîneur qui lui convienne ainsi qu’à Mike Gillis et Hugh Quennec. «Je ne veux pas une copie de Chris McSorley», a souligné... Chris McSorley. Visiblement, l’homme recherché doit être un adepte des dernières technologies et méthodes d’entraînement pour espérer débarquer aux Vernets. Il y a fort à parier que le nouvel élu sera estampillé de la feuille d’érable.

Ainsi, McSorley va devoir vivre désormais les matches de la tribune. Un changement considérable pour un homme si bouillant qui appréciait plus que tout ces montées d’adrénaline trois fois par semaine. L’Ontarien a passé 16 ans à la bande à répéter qu’il dirigeait chaque année le meilleur contingent qu’il ait jamais eu. Quinze championnats de LNA et aucun titre. Il était peut-être temps, en effet, de passer à autre chose au niveau de la glace.

Des bonnes surprises

Sous l’impulsion de Mike Gillis, le club des Vernets se voudra dorénavant plus transparent. Ainsi, certains chiffres ont été dévoilés. Le budget de la saison qui s’est terminée abruptement contre Zoug se montait à 15,7 millions. C’est un peu plus que certains chiffres le laissaient penser. «Il englobe toutes les dépenses du club», précise Hugh Quennec. Il devrait légèrement augmenter les saisons prochaines même si l’équipe reste encore aux Vernets quelque temps.

Le graal pour la nouvelle équipe reste toujours ce premier titre. Mais elle aura besoin de plusieurs renforts au niveau suisse si elle veut se mêler à la course aux trophées. «On devrait avoir une ou deux bonnes surprises dans les semaines à venir», laisse entendre le président. ats


 

Commentaire

La ligue A a perdu un peu en piment

Personne n’est irremplaçable. Chris McSorley en personne l’avait fait remarquer en se séparant de son capitaine Goran Bezina, pilier de la défense grenat durant 12 ans, au terme de la saison 2015/16. L’adage se vérifie en toutes circonstances. Par contre, le technicien ontarien va manquer derrière le banc genevois lors du prochain championnat. C’est une certitude. Et ce, même s’il n’a pas toujours été lui-même durant les derniers mois.

Chris McSorley incarne Genève-Servette depuis 2001. Le Canadien a fait revivre le hockey au bout du lac. Il a mis tout son cœur pour faire grandir un club qui s’est fait une place de choix dans le hockey suisse. Aussi apprécié et vénéré dans son fief que détesté dans toutes les patinoires du pays, ce fils de paysan a démontré des qualités de meneur et de stratège que de nombreux dirigeants lui envient. S’il sera toujours là, mais en tribune – le président ne pouvait ­décemment s’en séparer au risque de perdre le dernier crédit qu’il lui reste – sa personnalité va manquer dès le mois de septembre prochain.

Déjà bridé par la présence de consultants canadiens durant l’exercice écoulé, Chris McSorley n’avait plus le même rayonnement. Mais qu’on l’aime ou pas, Chris McSorley aura son nom à ­jamais associé à l’épopée moderne du club grenat. Ses adversaires se ­réjouissent sans doute de la mise au placard de l’Ontarien. La ligue A, elle, perd en piment. Un ingrédient indispensable au sport professionnel.
PATRICIA MORAND

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