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Son contre-la-montre existentiel

Agée de 35 ans, Juliana Buhring pédale la tête dans le guidon pour mieux oublier son enfance volée

Juliana Buhring: 
«Depuis que j’étais enfant, j’avais 
toujours pensé que le monde prendrait fin avant que j’aie le temps de vieillir.» © DR
Juliana Buhring: 
«Depuis que j’étais enfant, j’avais 
toujours pensé que le monde prendrait fin avant que j’aie le temps de vieillir.» © DR
Son contre-la-montre existentiel
Son contre-la-montre existentiel

Claude Marthaler

Publié le 21.04.2017

Temps de lecture estimé : 7 minutes

Aventure »   Juliana Buhring est en cavale perpétuelle. Elle a grandi trop vite. «Depuis que j’étais enfant, j’avais toujours pensé que le monde prendrait fin avant que j’aie le temps de vieillir», écrit-elle dans Jamais sans mes sœurs, un témoignage bouleversant, à trois voix, paru en 2007, qui raconte ses 23 années de captivité et sa fuite des Enfants de Dieu, une secte qui institua comme règles de base l’adultère, l’inceste, le sexe extramarital, entre adultes et enfants.

«Il est difficile, ajoute-t-elle, de se réveiller un jour et de se rendre compte que vous avez vécu toute votre vie sous la coupe du mensonge de quelqu’un d’autre; que l’on vous a empêché de vivre vos propres rêves de façon à préserver les fantasmes hystériques d’un seul homme. C’

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