Cinéma »   Là-haut sur la montagne, une étrange colonne de fourmis perce la nuit, symbole à la fois de la «sportification» de la société et d’une procession où chacun porte sa croix. Comme si le recours à une technologie de pointe et à un costume permettait à ces forçats de la montagne, le temps d’une course, d’avancer masqués dans l’existence. Dans le film Encordés, son deuxième long-métrage qu’il présente aujourd’hui à Nyon dans le cadre du festival Visions du réel, Frédéric Favre raconte tout ça.

En suivant durant un an et demi trois équipes de la Patrouille des glaciers, il évoque le passage d’un col, un rituel de la vie, qui oscille entre la contemplation et la compétition, avec son pas mécanisé, fruit d’un long sacrifice. Contrairement au Huis Clos de Jean-Paul Sartre où l’enfer, les autres, ce film montre que les autres, auxquels on est relié, offrent le salut: seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. S’encorder c’est s’attacher ensemble, pour le meilleur vers l