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Rejouer la Seconde Guerre mondiale, ou l’histoire à sa guise

Jeu vidéo » Hearts of Iron IV comblera les férus de la Seconde Guerre mondiale au risque de laisser les autres sur le carreau. Critique.

Plus austère qu’un tableau Excel, Hearts of Iron IV n’est pas tendre avec les néophytes. © DR
Plus austère qu’un tableau Excel, Hearts of Iron IV n’est pas tendre avec les néophytes. © DR
Publié le 20.09.2016

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Troisième Reich, Italie, Union soviétique, Etats-Unis, mais aussi Tibet, Yémen, Cuba, Chili... La liste des nations jouables dans Hearts of Iron IV esquisse les ambitions du jeu: proposer la simulation ultime de la Seconde Guerre mondiale. Il est en effet possible de prendre le contrôle du pays de son choix parmi la petite centaine proposée, pour réécrire l’histoire comme on l’entend. Vous avez toujours rêvé de voir Londres rasée par une bombe atomique? Vous auriez voulu que le régime de Vichy fomente un coup d’Etat en Arabie saoudite? Et si la Suisse s’était rangée aux côtés de l’Allemagne dans sa conquête de l’Europe? Autant de fantasmes que Hearts of Iron IV permet de réaliser, à condition qu’on y consacre les moyens suffisants.

En effet, si le dernier bébé des studios Paradox Interactive brille par sa complétude, il se montre en contrepartie particulièrement exigeant avec les néophytes. Le didacticiel, sommaire à en devenir comique, n’est d’absolument aucun secours. Aussi, ceux qui découvriront la franchise avec ce quatrième opus devront se soumettre à de longues heures consacrées à l’épluchage de guides sur internet, faute de quoi leur pilosité crânienne risque de succomber à l’imbroglio de menus et d’options où le joueur est plongé sans avertissement dès les premières secondes.

Car une fois aux commandes, les ­succès de la blitzkrieg allemande en mémoire, on est effectivement tenté de foncer tête baissée sur le premier voisin venu avec la totalité de ses forces, par exemple en envahissant la Suisse depuis l’Italie en traversant les Alpes. Mais c’est sans compter sur la scélératesse du jeu, sans pitié envers les joueurs trop enthousiastes. Pas d’autres choix que de prendre d’abord en main une gestion économique, politique et militaire dans l’ensemble très cryptique.

Exhaustif et radical, Hearts of Iron IV s’impose bien en référence de ce genre de niche qu’est le «wargame». Mais il est trop punitif et trop austère pour se démocratiser auprès du grand public.

Sur PC, Mac et Linux. www.heartsofiron4.com

Louis Rossier

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