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Les places de formation des enseignants spécialisés manquent

Publié le 24.04.2017

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Académique »   Les enseignants spécialisés sont très recherchés, mais les filières de formation peinent à répondre à l’afflux d’étudiants intéressés, qui sont refusés aux portes des institutions romandes.

Les auditoires et salles de cours se sont remplis année après année à l’Université de Fribourg, jusqu’à saturation. «En 2016, nous avons accueilli environ 120 étudiants pour ce master, alors que nous sommes équipés pour une quarantaine», assure Gérard Bless, professeur responsable de l’enseignement spécialisé. «Que le rectorat limite les inscriptions était une question de survie.»

Dès cet automne, l’université restreint l’accès à la formation en n’acceptant plus que les candidatures internes au département de pédagogie spécialisée ou provenant d’une haute école pédagogique (HEP). Les nombreux étudiants qui ont effectué un bachelor dans un autre département ou une autre université, ou qui ont passé par une haute école spécialisée (HES), devront chercher ailleurs.

Mais ailleurs, les salles de cours affichent aussi complet. Au master de Genève, le nombre d’inscrits est plafonné à 25, mais évolue selon les places de stage à disposition chaque année dans l’enseignement spécialisé et l’intégration en classes ordinaires, indique Greta Pelgrims, directrice de la filière.

Restent aux étudiants, à moins d’effectuer leurs études en allemand, trois HEP en Suisse romande. Dans la plus grande, la HEP Vaud, le nombre d’étudiants admis chaque année a «sensiblement augmenté» depuis 2015 (près de 140 candidatures prévues à la rentrée 2017). Cyril Petitpierre, directeur de la formation, parle d’«afflux» de personnes titulaires d’un bachelor ou master obtenu dans un domaine dit «voisin», comme le travail social, la psychologie ou les sciences de l’éducation. Les HEP Valais et BeJuNe, elles, accueillent 25 nouveaux inscrits par rentrée – ou moins (une volée lancée tous les trois ans).

Pourtant, la demande bien connue en enseignants spécialisés – pour accompagner les enfants ayant des besoins éducatifs particuliers dans des classes spéciales, de même que pour l’appui dans des classes ordinaires – ne semble pas s’éroder. Les professeurs assurent que les filières de formation offrent toujours de très bonnes perspectives d’emploi. Le canton de Genève connaît même «une situation de pénurie d’enseignants spécialisés», évoque Greta Pelgrims.

Comment en est-on arrivé là? Selon Gérard Bless, la forte demande, les conditions de travail, la rémunération et la possibilité d’entrer dans les écoles régulières ont attiré davantage d’étudiants ces dernières années. De plus, il y a sept ou huit ans, plus de la moitié des enseignants travaillaient encore comme enseignants spécialisés sans avoir de diplôme, rappelle-t-il. Alors qu’aujourd’hui, le diplôme est exigé. ATS

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