La Liberté

Un paysan à cœur ouvert

Paysan et fier de l’être, Lucas n’hésite pas à porter la ­fameuse ­chemise edelweiss. Et avec le sourire! © Joanne Fontana
Paysan et fier de l’être, Lucas n’hésite pas à porter la ­fameuse ­chemise edelweiss. Et avec le sourire! © Joanne Fontana
Publié le 09.05.2017

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Parle-moi de ton taf ! » Lucas Rossier, 17 ans, en apprentissage dans une ferme de l’Intyamon, nous ­dévoile sa passion: la paysannerie.

«D’abord les petites machines colorées en plastique qui fascinent, puis le contact réconfortant avec les animaux et finalement cette évidence de devenir paysan. Voilà comment s’est développée ma passion, et pourquoi je suis aujourd’hui en première année d’apprentissage d’une part à l’Institut agricole de Grangeneuve et d’autre part dans une ferme de Grandvillard. Je dois l’avouer: plus jeune, il m’était difficile d’assumer cette passion. J’avais peur de ce que mes camarades pourraient dire, peur d’être insulté, d’être vu comme un arriéré, entre autres préjugés que la société entretient par rapport à la paysannerie et à l’agriculture. Je cachais ma passion en racontant que plus tard, je deviendrais paysagiste. Et finalement, j’ai compris qu’au lieu de le cacher, je devais en être fier et c’est là que j’ai décidé de commencer ma formation. Ma famille s’est beaucoup inquiétée pour moi, et moi aussi aujourd’hui. Sans domaine familial, exercer ce métier peut s’avérer difficile. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui j’envisage une deuxième formation, juste au cas où un plan B serait nécessaire.

J’ai tendance à faire la guerre aux préjugés. La vie de paysan est une vie difficile. Physiquement oui, c’est certain, mais la gestion de l’administration est une grosse part du métier également et pour moi, c’est de la folie à apprendre. Je mets au défi quiconque, non passionné par la paysannerie, de tenir ne serait-ce qu’une seule semaine. Mais c’est un métier très complet et très varié, et c’est ce qui me plaît.

Je tiens à dire que le monde paysan est en train de mourir à petit feu. Nous sommes à la base d’un grand nombre de produits alimentaires et pourtant, nous sommes parfois traités de manière injuste et sous-payés. Il faut que les gens prennent conscience de tout cela quand ils font leurs courses de la semaine au supermarché.» Joanne Fontana

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