La Liberté

Les boîtes à livres débarquent

Depuis le film Demain, le concept des boîtes d’échange entre voisins prend peu à peu de l’ampleur. Il se développe désormais à Villars-sur-Glâne

Francesca ­Mosar et sa boîte à livres 
à la route des Blés-d’Or. © Elsa Rohrbasser
Francesca ­Mosar et sa boîte à livres 
à la route des Blés-d’Or. © Elsa Rohrbasser

Elsa Rohrbasser

Publié le 23.05.2017

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Echange citoyen »   Commençons par le commencement: une boîte à livres voyageurs, c’est quoi? Le concept rassemble plusieurs usages: on peut emprunter un livre qui s’y trouve et le reposer une fois terminé, déposer certains livres que l’on ne veut plus ou alors faire un système de troc, c’est-à-dire prendre un livre se trouvant déjà dans la boîte, et en laisser un à la place.

A l’origine du projet villarois, Francesca Mosar, étudiante de 20 ans. L’idée a germé petit à petit dans sa tête et c’est en avril 2016 qu’elle la soumet à l’organisation Villars Sympa. Par ce biais-là, plusieurs personnes se joignent au projet. Chaque membre du groupe devait donc fournir ce qui deviendrait une boîte à livres. Plusieurs boîtes ont été récupérées chez Emmaüs ou dans une déchetterie, d’autres ont été fabriquées par le Centre spécialisé de Villars-Vert, et les plus bricoleurs les ont construites eux-mêmes.

Chacun est responsable de sa boîte – bien que l’objectif soit qu’elle s’autogère au maximum – et doit s’assurer du bon état et du bon fonctionnement de celle-ci. Le but n’étant pas de se débarrasser de toutes les vieilleries qui prennent la poussière sur nos étagères: le responsable de chaque boîte a pour mission d’effectuer un certain tri s’il estime que ce qui est déposé n’est pas à sa juste place. Il doit également agir si la boîte n’est pas renouvelée régulièrement ou se retrouve complètement vidée de ses biens ce qui, selon Francesca, n’est encore jamais arrivé. «Je touche du bois», sourit-elle.

Des livres pour tous

Actuellement, une dizaine de boîtes sont situées à des endroits de passage un peu partout dans la commune. «Certaines boîtes sont parfois vandalisées, c’est dommage, mais ce sont des choses qui arrivent», confie Francesca. Si certains pensent que ce concept pourrait faire disparaître bibliothèques et librairies, pour Emmanuel Bouverat, bibliothécaire et participant actif au projet, ce sont deux choses bien distinctes qui n’empiètent absolument pas l’une sur l’autre: «La bibliothèque communale est un service public financé par la commune alors que les boîtes à livres, c’est un échange entre citoyens. Ces installations n’ont pas eu d’influence sur la bibliothèque communale», explique-t-il.

Selon Francesca, les boîtes ont du succès: «Globalement, c’est un système qui fonctionne. On touche tous les âges, on remarque que dans certains quartiers on retrouve plus facilement de la littérature pour les enfants et dans d’autres, de la littérature plus variée. Et surtout, on voit qu’il y a du mouvement et du renouveau régulièrement», explique-t-elle. Les objectifs de ces boîtes à livres sont divers et semblent donc atteints: «Evidemment, on veut soutenir la lecture et faire lire, mais aussi raviver le geste de donner sans attendre en retour», conclut Francesca.

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