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Le smartphone c’est la santé

Les téléphones intelligents se destinent, de plus en plus, à servir des fins médicales

Publié le 27.02.2017

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Mobile »   Les smartphones sont en passe de révolutionner la façon de diagnostiquer et de traiter des maladies chroniques, ceci grâce à des capteurs et des applications utilisés à des fins médicales. Des chercheurs l’ont expliqué lors d’une conférence scientifique à Boston: «La caméra, le flash, le micro, le GPS» des téléphones portables sont «de plus en plus performants» et capables de «rivaliser avec des instruments d’imagerie spécialisés», a ainsi indiqué Shwetak Patel, professeur de science informatique et d’ingénierie à l’Université de Washington à Seattle.

Les smartphones peuvent déjà faire office de podomètre, compter les calories consommées ou mesurer le rythme cardiaque. Mais ils peuvent aussi devenir des outils de diagnostic performants en modifiant l’utilisation de leurs capteurs. «On peut se servir des micros pour mesurer les capacités pulmonaires et détecter une crise d’asthme ou une broncho-pneumopathie chronique obstructive», a précisé le professeur Patel, lors de cette conférence annuelle de l’American Association for the Advancement of Science de Boston.

Détecter l’ostéoporose

Il est aussi possible de se servir de la caméra et du flash pour mesurer, sur un doigt, à l’aide d’une application, le taux d’hémoglobine dans le sang et déterminer si la personne manque de fer. Aux Etats-Unis, de telles applications font actuellement l’objet d’une demande d’autorisation auprès de la Food and Drug Administration.

Autre application possible: un capteur de mouvement dans les smartphones peut être utilisé pour détecter l’ostéoporose, une diminution de la densité osseuse normalement diagnostiquée par un scanner. Il suffit de tenir le téléphone dans une main et de taper sur son coude pour créer des ondes détectées par le capteur de mouvement de la caméra. Une diminution de la densité de l’os se traduit par un changement de la fréquence des ondes.

«On peut ainsi créer des outils de diagnostic et de dépistage qui étaient impossibles dans le passé, ce qui bouleverse la manière de diagnostiquer, de traiter et de gérer des maladies chroniques», résume le professeur Patel. «On peut imaginer un impact encore plus grand de ces avancées dans les pays en développement où de tels équipements de dépistage n’existent quasiment pas dans les cabinets médicaux», pointe-t-il.

Gérer la maladie

Dans les pays développés, ces nouveaux outils médicaux individualisés changent la relation entre les patients et les médecins. Ils donnent aux malades la possibilité d’obtenir fréquemment des données médicales qui n’étaient auparavant recueillies qu’une fois par an dans le cabinet du médecin.

Les performances des téléphones portables permettent déjà d’aider des malades atteints de diabète ou de cancers à mieux gérer leur maladie, indique Elizabeth Mynatt, professeur d’informatique interactive au Georgia Institute of Technology. «Notre étude montre que la technologie portable a profondément modifié le comportement de ces malades», affirme-t-elle.

Coût plus bas

Gregory Hager, directeur du Centre d’ingénierie et de soins médicaux à la Faculté de médecine Johns Hopkins, voit pour sa part dans le smartphone un moyen d’effectuer des essais cliniques plus performants. Une telle étude coûte au moins 12 millions de dollars. Avec les smartphones, il serait possible d’effectuer des «micro-essais cliniques beaucoup plus efficaces», et pour un coût plus bas. ATS

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