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Les Suisses accros aux 4x4

La traction intégrale ne se limite pas aux SUV; elle touche tous les segments

L’Audi Q5 quattro, l’un des modèles les mieux vendus de la marque aux anneaux. © ldd
L’Audi Q5 quattro, l’un des modèles les mieux vendus de la marque aux anneaux. © ldd
Le petit SUV Dacia Duster est de loin le 4x4 le plus abordable du marché suisse. © ldd
Le petit SUV Dacia Duster est de loin le 4x4 le plus abordable du marché suisse. © ldd

Denis Robert

Publié le 15.02.2017

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Traction intégrale » La plupart des marques automobiles ont un ou plusieurs modèles à quatre roues motrices dans leur gamme. Les Suisses sont de grands amateurs de 4x4. Près de 45% des véhicules de tourisme vendus en 2016 dans notre pays étaient à traction intégrale. Une proportion considérable, due en grande partie au boom des SUV et autres crossovers.

La plupart de ces modèles à carrosserie haute existent en versions à deux ou quatre roues motrices, mais nos compatriotes optent beaucoup plus souvent pour une transmission 4x4 que les automobilistes des pays voisins. Sur les 47 marques de voitures importées dans ce pays, 38 ont un ou plusieurs modèles 4x4 dans leur gamme. Et certaines – comme Subaru – en font même leur fonds de commerce.

Quoi qu’il en soit, la traction intégrale touche aujourd’hui tous les segments. On trouve déjà de petites voitures 4x4 à moins de 18'000 ou 19'000 francs, par exemple la Fiat Panda 4x4 ou la Suzuki Swift, alors que les compactes à traction intégrale, comme la Subaru Impreza, se négocient à partir d’environ 22'000 francs. Curieusement, les berlines et breaks de classe moyenne sont moins souvent proposés en versions 4x4, à l’exception notable de la Skoda Octavia (à partir de 29'550 francs). Les marques «premium», en revanche, commercialisent des déclinaisons 4x4 de la quasi-totalité de leurs modèles.

Les SUV en puissance

La proportion de modèles à quatre roues motrices progresse d’ailleurs parallèlement à la montée en gamme. Dans le segment des berlines de luxe, par exemple, tant l’Audi A8 que la BMW Série 7 ne sont plus disponibles aujourd’hui qu’en versions 4x4. Les voitures de sport haut de gamme ne sont d’ailleurs pas épargnées par le phénomène. Non seulement chez Porsche, mais aussi chez Jaguar, Maserati, Lamborghini et même Ferrari, la traction intégrale n’est plus un tabou. Elle est même bien utile pour faire passer à la route des puissances de plusieurs centaines de chevaux.

Les SUV (Sport Utility Vehicles) et autres crossovers sont évidemment le principal vecteur de succès des véhicules à traction intégrale. Il n’y a pas de frontière sémantique clairement établie entre ces deux termes. Le second a simplement un sens plus vague et désigne des modèles à la croisée des chemins entre deux catégories de véhicules. Les SUV et crossovers du segment B, c’est-à-dire issus de la catégorie des petites voitures, connaissent un boom sans précédent. Si le Dacia Duster fait figure de cas particulier par son prix d’appel incroyablement bas (à partir de 12 900 francs), on assiste depuis quelque temps au lancement coup sur coup d’innombrables modèles rivalisant d’élégance et de confort. Comme le Mazda CX-3, l’Audi A2, l’Opel Mokka X ou le SsangYong Tivoli.

Les SUV des segments compact et intermédiaire (VW Tiguan, Audi Q3, BMW X3, Ford Kuga, Nissan Qashqai, Mazda CX-5, Honda CR-V, etc.) ont connu un essor plus précoce et représentent aujourd’hui le gros des troupes de véhicules 4x4 dans le paysage automobile suisse. Les clients apprécient cette position de conduite rehaussée qui leur permet d’avoir une vue dominante sur le trafic et procure à leurs yeux un sentiment de sécurité accru. A cela s’ajoute un effet de mode auquel plus grand monde ne résiste.

Même les autos de luxe

Passons sur les modèles tout-terrain purs et durs, comme les Jeep, Land Rover et autres Toyota Land Cruiser, qui existent depuis la nuit des temps, pour nous intéresser au phénomène des SUV de luxe. La Range Rover de 1970 fut l’un des pionniers de ce segment qui connaît depuis quinze ans un essor incroyable. En lançant le Cayenne, fin 2002, Porsche vit ses ventes exploser. Et aujourd’hui, aucune marque de luxe ne peut plus s’offrir… le luxe de ne pas avoir un SUV dans ses showrooms. Jaguar (F-Pace) et Lamborghini (Levante) ont cédé au chant des sirènes. Ferrari résiste encore, mais jusqu’à quand?

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