La Liberté

Manifestations monstres à Caracas

Après cinquante jours de contestation, la fronde contre le président vénézuélien ne faiblit pas

Publié le 22.05.2017

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Venezuela »   Des dizaines de milliers d’opposants ont défilé samedi au Venezuela pour exiger le départ du président socialiste Nicolas Maduro, au 50e jour de la vague d’actions de protestation. Ils ont dénoncé la «dictature» de l’héritier de Hugo Chavez. A Caracas, ils étaient plus de 160 000, selon l’opposition, à tenter d’atteindre le Ministère de l’intérieur, sous les tirs de grenades lacrymogènes des forces de l’ordre.

A San Cristobal, dans l’Etat du Tachira, frontalier de la Colombie, ils étaient plus de 40 000 à défiler, selon une estimation de l’AFP, malgré une ­situation tendue après le déploiement de 2600 militaires consécutif à une série de pillages et d’attaques contre des installations de la police et de l’armée. «Pour ce 50e jour de résistance, nous allons organiser la plus grande démonstration de force de cette période», a déclaré Juan Andrés Mejia, un des jeunes députés à la tête des protestataires.

M. Maduro devait recevoir pour sa part samedi au palais présidentiel quelque 2000 salariés du secteur alimentaire qui, vêtus de rouge, ont défilé dans un autre quartier de la ville en dansant et chantant pour soutenir son projet d’assemblée constituante. Mais ils n’ont finalement pas pu rencontrer le président à la fin de leur marche. Celui-ci leur a téléphoné pour dire notamment: «Gigantesque marche (...) La constituante est la voie de la paix.»

Déjà 48 morts

Selon le dernier bilan du Parquet, les incidents qui se produisent désormais quasi quotidiennement ont fait 48 morts. D’après l’ONG Foro Penal, on compte aussi des centaines de blessés, quelque 2200 personnes interpellées et au moins 161 incarcérées sur ordre des tribunaux militaires.

Un jeune de 23 ans est décédé samedi soir après avoir été blessé par balle, a annoncé le Parquet. L’incident s’est produit à Valera, dans l’Etat de Trujillo (ouest), où se tenait un rassemblement antigouvernemental.

L’opposition souhaite des élections anticipées et rejette la décision du chef de l’Etat de convoquer une assemblée constituante pour réviser la constitution de 1999. Elle estime qu’il s’agit d’une manœuvre en vue de repousser la présidentielle prévue pour la fin 2018. Sept Vénézuéliens sur dix souhaitent le départ du président Maduro, d’après les sondages. Une profonde crise économique et sociale attise la colère populaire dans ce pays pétrolier ruiné par la chute des cours du brut, frappé par de graves pénuries d’aliments et de médicaments et une criminalité hors contrôle. ATS

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