Finalement maintenue dans son intégralité en vue des concerts de Bulle et de Siviriez, la «messe» de Jenkins, dédiée aux victimes de la guerre du Kosovo et interprétée aux quatre coins du globe, suscite actuellement d’inhabituels remous sur l’affectation de nos églises quant à l’accueil d’une telle création, inspirée de sources composites qui, après tout, visent à la prière universelle (LL du 29.1). Le pays de l’abbé Bovet devenu multiculturel et multiconfessionnel, comment faire place aux rhapsodies sacrées sans choquer davantage certains catholiques qui se sentent outrés et blessés?

En bâtissant de nouvelles arches, ainsi la Maison des religions à Berne, où se côtoient divers sanctuaires? Puisqu’il est question de composition musicale, j’opterais pour un espace artistique et spirituel, mais non cultuel, et de rêver à Fribourg de voir s’ériger un dôme œcuménique où toute œuvre de transcendance pourrait, sans tentative de purgation, se déployer pleine et entière en faveur de la paix sur cette Terre! Le silence y serait aussi à l’honneur, un silence voulu, habité, révolté ou implorant, mais jamais imposé.

Pour conclure, une citation de Michel Hulin, tirée de son livre La mystique sauvage: «Nous ressentons toutes choses comme «bonnes» ou «mauvaises» selon qu’elles nous aident un instant à résister à la pression ou, au contraire, paraissent la renforcer.»