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Opinion: Les invisibles, terreau de l’extrémisme

Gilbert Casasus, professeur émérite en études européennes de l'Université de Fribourg

Publié le 13.02.2024

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Dans une étude publiée fin 2018, le géographe Hervé Le Bras a dressé une carte politique qui avait fait couler beaucoup d’encre. Consacrée à l’implantation des «gilets jaunes» sur le territoire français, elle se résumait à «une diagonale du vide» qui s’étendait grosso modo des Ardennes aux Hautes-Pyrénées. Bien que contestée depuis lors par certains de ses confrères, elle avait le mérite de dévoiler au grand jour un facteur sociologique dont la droite, souvent la plus extrême, n’a cessé de s’emparer. Du Brexit aux succès des partis nationalistes, de la victoire de Donald Trump à celle de Giorgia Meloni, voire à celle plausible de Marine Le Pen en 2027, une réalité s’est imposée au cours de ces dernières années: tous ces leaders ou autres d

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