L’Europe va-t-elle perdre le front sud du conflit global? Que peut faire la Suisse? Il est question de diminuer l’enveloppe publique suisse de la coopération internationale. C’est ce que nous apprend La Liberté dans une interview du directeur de l’Alliance Sud, M. Missbach (26.2). L’aide prioritaire, évidemment nécessaire à la reconstruction de l’Ukraine, en serait le motif.

Voilà pour le front est. Mais quel est le nerf de la guerre sur le front sud? A-t-on compris quel est le feu qui fait bouillir ce chaudron, attisé par Poutine? Pense-t-on que ce qui arrive aux Français au Sahel ne nous concerne pas? Quelle est la solution aux actuels problèmes migratoires et climatiques, aux futurs déplacements de populations, aux attentats djihadistes, à la haine croissante de l’Occident? Le «développement» des pays du Sud n’a été vu que sous l’angle technocratique et affairiste: électricité, informatique, communications, mégapoles, etc. L’agriculture, la régénération des terres dégradées ont été méprisées par les néocolonisateurs.

Or il est possible, et même facile, de reverdir massivement le Sahel à l’aide de charrues motorisées de type Vallerani. Le coût de cette entreprise est dérisoire. Certains Suisses s’y adonnent avec abnégation depuis vingt ans. Ce chantier doit être multiplié par mille. La Suisse ne participera pas à l’effort européen d’armement de l’Ukraine. Elle doit d’autant plus se profiler en pointe dans la pacification du front sud, en redonnant des terres à ses habitants. Cette action doit se déployer, quel que soit le régime étatique en place, même si cela ne rapportera pas un sou à des investisseurs.