Disque »   C’est renversant de vie. Bouillonnant d’espoir. Un ravissement de rythmes, de percussions, que la prise de son rend avec une extraordinaire définition. Jordi Savall parle de la musique comme d’un «refuge éternel de consolation». Quand on sait qu’il s’agit de musiques métissées, nées dans le sillage de l’esclavage, héritées des descendants d’esclaves africains, ces chants et ces rythmes ont des accents miraculeux.

Les faire jouer par une équipe elle-même métissée (musiciens du Brésil, de Colombie, du Mexique, du Mali, du Maroc, de Madagascar, réunis autour de l’équipe fidèle au chef catalan) poursuit la démarche humaniste de Jordi Savall. Avec Les Routes de l’esclavage, il publie un nouveau livre-disque qui tend des mains, élève des ponts entre les cultures, célèbre une musique rassembleuse. C’était déjà ce que promettaient les titres Jérusalem, Mare Nostrum, ou encore Pro Pacem: pour le chef catalan, la musique garde la mémoire du passé pour désamorcer les conflits