Un puzzle minuscule et infini
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Microroman » Pour l’écrivain hongrois Frigyes Karinthy, le monde est petit. Selon l’une de ses théories, six poignées de main suffiraient à relier deux habitants du globe, quels qu’ils soient et où qu’ils se trouvent. Vertige d’un tissage profond reliant l’infime à l’immense, l’unique à l’universel, que Michel Viegnes expérimente dans un récit fragmentaire intitulé La conjecture de Karinthy.
Professeur ordinaire à l’Université de Fribourg mais aussi poète et spécialiste en brièvetés littéraires, l’auteur déploie ici un audacieux montage textuel qui ne s’autorise qu’une phrase par page: autant de microfictions où se dessine la trajectoire de six personnages (on croit deviner un professeur, un écrivain ou encore un despote). Au fil de la lecture, l’ouvrage se déploie comme un «puzzle qu’un lecteur maniaque s’acharnerait à reconstruire», et l’on fait de notre mieux, scrutant les blancs pour reconstituer ces destinées tendues vers l’abîme. Avions ratés, tombés ou disparus, acci