Romands d’aventure
Les écrivains d’ici ont toujours semblé en partance. Présentées au Salon du livre, plusieurs parutions confirment leur propension à écrire l’ailleurs
Thierry Raboud
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Genève » Partir. Quitter l’ici pour écrire l’ailleurs. La tentation a toujours semblé vive chez les écrivains romands, le mouvement de leur plume prolongeant celui de leurs pas fuyants. Alors qu’ils se réuniront par centaines à Genève la semaine prochaine, à l’occasion du Salon du livre (lire ci-contre), plusieurs parutions récentes rappellent que, des siècles passés jusqu’à aujourd’hui, ils n’ont cessé de vouloir s’en éloigner.
Non pas qu’ils se fussent trouvés malheureux en Suisse, contrée dont la beauté sauvage a d’ailleurs longtemps attisé l’imaginaire de leurs voisins écrivains. Mais à partir des Voyages en zigzag de Töpffer, leur nomadisme semble s’affirmer au point que l’Histoire de la littérature en Suisse romande consacre un chapitre entier à la question. «L’exiguïté des vallées alpines, le morcellement politique, la précarité économique ou l’étroitesse morale protestante expliquent-ils cette impulsion au voyage qui caractériserait tant de Suisses?» s’y demandait Ad