Roman: Manuela Ackermann-Repond, les larmes d’émeraude
Daniel Fattore
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Rien ne paraît rapprocher Diana, psy genevoise qui aime passer ses vacances aux îles Borromées, et l’inattendu Antonio qui l’aborde en 2016. Mais voilà: dans Cueillir les larmes de la montagne, Manuela Ackermann-Repond tire les fils de destins liés par les troubles qui ont secoué la Colombie au XXe siècle.
L’écriture du troisième roman de l’écrivaine fribourgeoise paraît sage. Page après page, cependant, elle monte en force en jouant sur deux tableaux extrêmes. Du côté lumineux, il est question de l’attirance sensuelle que Diana ressentira, ado, pour un pêcheur tessinois. Du côté sombre, l’auteure recrée la dureté de la vie d’une population sud-américaine astreinte au travail dans les mines d’émeraude. Dès lors, les larmes de la montagne sont autant, pour l’auteure, les émeraudes qu’on en tire que celles des humains exploités par l’industrie minière. Par le biais de l’amnésie du personnage d’Enero, enfin, la romancière amène les thèmes structurants de la mémoire et de l’identi