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Rencontre: Boualem Sansal, le grand collisionneur

Avant la fin du monde, l’iconoclaste écrivain algérien accélère les imaginaires pour substituer aux fictions religieuses celles de la physique quantique. Rencontre.

Censuré en Algérie où il vit toujours, Boualem Sansal s’adonne à la SF pour mieux dénoncer l’emprise politique du religieux. © Catherine Hélie/Gallimard
Censuré en Algérie où il vit toujours, Boualem Sansal s’adonne à la SF pour mieux dénoncer l’emprise politique du religieux. © Catherine Hélie/Gallimard

Thierry Raboud

Publié le 22.03.2024

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Serions-nous à l’aplomb d’un accélérateur de particules? L’homme arrive d’Alger, descend de son avion, prend le temps d’un café mais son esprit semble n’avoir pas encore atterri, où se bousculent mille pensées ébulitionnées – Genèse et big-bang, antimatière et islamisme, probabilité quantique et prophéties antiques. Puis l’on se souvient que six pieds sous terre, non loin du Salon du livre de Genève où l’on rencontrait Boualem Sansal au début du mois, court le grand collisionneur de hadrons du CERN. Et l’on se dit que la réflexion circulaire de ce romancier singulier, qui défie la croyance par l’expérience jusqu’aux lisières de l’entendement humain, fonctionne de même.

Ses romans sont des paraboles, des accélérateurs d’imaginaire fondés sur des postulats rationalistes. Formé à l’Ecole polytechnique d’Alger, cet ingénieur électromécanicien, nourri du compatriote Camus mais aussi de Thoreau et Nietzsche, n’a eu de cesse de critiquer l’emprise des religions sur la société. Au sor

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