Bande dessinée: Voyage au bout de la guerre de Sécession
Dans Le combat d’Henry Fleming, Steve Cuzor pénètre l’esprit d’un soldat de la guerre civile américaine. Une charge pacifiste magnifique.
Jean-Philippe Bernard
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Comme tant d’autres avant lui, le fermier Henry Fleming a fait pleurer sa mère en s’engageant dans l’armée de l’Union appelée à mater les rebelles du vieux Sud. Le printemps 1863 est déjà bien entamé lorsque son unité est amenée à stationner non loin de la rivière Rappahannock, dans l’Etat de Virginie. Henry, pour l’heure, n’a pas vu le moindre «gris» (soldat confédéré). En revanche, il est passé maître dans l’art d’éplucher des pommes de terre. Le garçon s’ennuie, lui qui avait rejoint les «bleus» pour vivre intensément tout en se battant pour une noble cause. Las, aucun de ses souhaits n’a été exaucé…
«Ça y est, nom de Dieu! C’est pour demain»: un beau matin, la nouvelle d’une bataille imminente se répand dans tout le camp. Adieu la corvée de patates. Au milieu de milliers d’hommes, Henry monte au front et déjà ses certitudes s’envolent, la peur commence à lui nouer le ventre. Les premiers obus pleuvent. Immédiatement, c’est le chaos. Autour de lui ses camarades se font déch