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Grèce: Mme Sommaruga visite un "hotspot" sur l'île de Lesbos

Le camp de Moria (ici en 2016) accueille plus de 4000 personnes, selon des estimations de l'ONG Save The Children en janvier 2017. © KEYSTONE/AP/PETROS GIANNAKOURIS
Le camp de Moria (ici en 2016) accueille plus de 4000 personnes, selon des estimations de l'ONG Save The Children en janvier 2017. © KEYSTONE/AP/PETROS GIANNAKOURIS


Publié le 22.05.2017


Simonetta Sommaruga s'est rendue lundi sur l'île de Lesbos, en Grèce, pour se rendre compte de la situation des demandeurs d'asile arrivés en grand nombre par la mer. Elle fera le point mardi à Athènes avec plusieurs acteurs de la politique d'asile en Grèce.

Dans le cadre de cette visite de travail de deux jours, la conseillère fédérale en charge de l'asile en Suisse a visité à Moria (Lesbos) un des cinq centres d'enregistrement existant en Grèce, en compagnie du ministre grec aux migrations Ioannis Mouzalas, précise le Département fédéral de justice et police (DFJP) dans un communiqué.

Ces centres d'aiguillage ou de "tri" créés par l'Union européenne aux frontières extérieures de l'Espace Schengen permettent un premier enregistrement des migrants. Depuis l'accord migratoire conclu en mars 2016 entre l'UE et la Turquie, ils préparent le plus souvent le retour forcé de ces personnes vers la Turquie d'où elles ont rejoint l'île de la mer Egée.

Construire un système d'asile

Mais le grand nombre de personnes arrivées sur la seule île de Lesbos, parfois au rythme de 5000 par jour au plus fort de la crise migratoire, et la durée des procédures ont pour conséquence que ce centre est surchargé. "La situation pour les familles ou les mineurs non accompagnés y est difficile", souligne Mme Sommaruga dans un entretien téléphonique avec l'ats.

"Quelques Syriens acceptent de repartir volontairement", mais autrement, peu de gens sont effectivement renvoyés en Turquie, précise-t-elle. En cause: le nombre de demandes à traiter, les recours et des questions juridiques ouvertes.

Malgré cela, l'organisation de l'asile en Grèce s'est nettement améliorée depuis la dernière visite de la conseillère fédérale il y a quatre ans, a-t-elle pu constater. Le pays n'avait alors pas de système d'asile du tout, il a dû le mettre sur pied en partant de zéro.

Les centres d'accueil ont appris à mieux s'organiser, grâce notamment au soutien international. Mais cela reste un "grand défi pour la Grèce", ajoute la socialiste. Mme Sommaruga a également visité le centre d'accueil de Kara Tepe, géré par la municipalité locale, ainsi qu'un centre médical opéré par Médecins du Monde et soutenu par la Suisse.

Tenir sa promesse

En septembre 2015, les pays de l'UE s'étaient mis d'accord pour que 160'000 réfugiés arrivés en Italie ou en Grèce soient répartis dans d'autres Etats de l'Union d'ici fin 2017. La Suisse a décidé de participer volontairement à ce programme de relocalisation en accueillant 1500 de ces requérants d'ici la fin de l'année.

Sur ce nombre, 922 personnes sont déjà en Suisse: 317 en provenance de Grèce et 605 d'Italie, selon les derniers chiffres fournis lundi par le DFJP. Berne a aussi offert un soutien financier et en envoyant des experts à l'agence européenne pour l'asile (EASO).

Après le constat fait lundi à Lesbos, la Suisse envisage-t-elle de faire un geste supplémentaire? "Nous allons faire ce que nous avons promis", répond la cheffe du DFJP. Aux autres pays de l'UE de faire leur part, a-t-elle ajouté en substance.

ats

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